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dans l’immobilité, le sommeil de l’anéantissement.

Dans la quatrième, il émet cette hypothèse, qu’il lui arrivera un jour, étant rassasié de connaissance et las de souffrance, de vivre paisiblement dans un pays de son choix. Mais aussitôt il repousse l’hypothèse, la trouvant misérable et indigne de lui ; car il ne doit jamais espérer ni paix, ni satiété.

Dans la cinquième, il constate que parmi la nature toute la faune est mue par une soif de jouissances matérielles. En agissant comme les bêtes de toute espèce, il ne s’en différencierait point ; et, « étincelle d’orde la lumière nature », il conclut qu’il doit aller se confondre en l’extase et le mouvement des mondes supérieurs, ou bien aller expirer, comme Narcisse, dans l’épanouissement frais et fleuri de sa pensée muette et cachée.


Il nous serait aisé de poursuivre par d’autres citations, soit des Illuminations, soit d’Une Saison en Enfer, la démonstration du prompt renoncement à l’alcool. À quoi bon ? Personne n’ignore à présent que Rimbaud n’aurait su jamais s’attarder à quoi que ce fût, et que cela constitue peut-être la caractéristique essentielle de sa personnalité.