Page:Berrichon - Jean-Arthur Rimbaud, 1912.djvu/170

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Ah pour ces Ouvriers charmants
Sujets d’un roi de Babylone,
Vénus laisse un peu les Amants,
      Dont l’âme est en couronne.

      Ô Reine des Bergers !
Porte aux travailleurs l’eau-de-vie.
Pour que leurs forces soient en paix
En attendant le bain dans la mer, à midi.


MOUVEMENT

Le mouvement de lacet sur la berge des chutes du fleuve,
Le gouffre à l’étambot,
La célérité de la rampe,
L’énorme passade du courant
Mènent par les lumières inouïes
Et la nouveauté chimique
Les voyageurs entourés des trombes du val
Et du strom.

Ce sont les conquérants du monde
Cherchant la fortune chimique personnelle
Le sport et le confort voyagent avec eux ;
Ils emmènent l’éducation
Des races, des classes et des bêtes sur ce vaisseau :
Repos et vertige
A la lumière diluvienne,
Aux terribles soirs d’étude.

Car de la causerie parmi les appareils, le sang, les
     fleurs, le feu, les bijoux,
Des comptes agités à ce bord fuyard,