Page:Berrichon - Jean-Arthur Rimbaud, 1912.djvu/204

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Ils s’embarquèrent au commencement de septembre.

Arrivés à Londres, ils allèrent tout de suite, à Langham Street, se présenter chez M. Félix Régamey, qui, dans Verlaine dessinateur, décrira ainsi l’entrevue : « Verlaine est beau à sa manière et, quoique fort peu pourvu de linge, il n’a nullement l’air terrassé par le sort. Nous passons des heures charmantes. Mais il n’est pas seul. Un camarade muet l’accompagne, qui ne brille pas non plus par l’élégance : c’est Rimbaud ». Puis, leur curiosité « wagonnant et paquebottant insensément », erra, disent MM. Jean Bourguignon et Ch. Houin[1] « des parcs immenses, des somptueux hôtels du West-End, aux taudis malsains de Bethnal-Green, aux horreurs de White-Chapel », jusqu’à ce que, l’argent leur allant faire défaut, ils se résignassent à élire domicile dans l’ancien room de Vermersch : Howland Street, 34-35, quartier français.


Selon Verlaine[2], Rimbaud aurait mené en Angleterre une vie paisible de flânerie et de leçons. Il nous paraît bien que ce n’est pas tout à

  1. Revue d’Ardenne et d’Argonne.
  2. Cf. Les Hommes d’Aujourd’hui.