Page:Berrichon - Jean-Arthur Rimbaud, 1912.djvu/247

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de la Bonne Chanson. Bercé sur les ailes de la chimère reconvolante des justes amours, il voit son essor retenu par la juste réclamation de l’amitié. Se laisser accompagner par Rimbaud dans la rencontre désirée avec l’épouse, par Rimbaud, grief majeur de celle-ci contre l’époux, est un jeu vraiment dangereux, vraiment impossible à tenter ; et cependant — la suite des déboires conjugaux de Verlaine le prouvera — le seul gage que les Mauté eussent pu donner à une réconciliation, le seul acte qui aurait pu garantir la sincérité d’un rapprochement, Rimbaud voulant rompre, était la restitution de ces papiers.

Hélas ! Verlaine, pour son propre malheur, devait toujours manquer de prudence positive. Au lieu de se rendre à la judicieuse et inexorable logique de son ami, il préféra, dans le trouble de sa conscience et de son cœur, le lendemain ou le surlendemain de la discussion, s’enfuir subrepticement après avoir, en catimini, donné, par lettre, rendez-vous à sa femme et à sa mère.


Aussitôt en mer, le Pauvre Lélian, réfléchissant sans doute aux observations de son ami, lui écrivit pour s’excuser de son muet départ. Dans sa lettre, il disait que si, dans les trois jours, sa femme ne répondait pas à son appel, il