Page:Berrichon - Jean-Arthur Rimbaud, 1912.djvu/30

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
32
JEAN-ARTHUR RIMBAUD

Physiquement, Arthur était alors un garçonnet plutôt frêle, au visage ovale, pâle avec des roseurs. Le front « plein d’éminences » se développait haut et large. Ses yeux, les yeux « si extraordinairement beaux à l’iris bleu entouré d’un anneau plus foncé couleur de pervenche » que nous a décrits M. Ernest Delahaye et qui seront les yeux « de nuit d’été », les yeux « d’acier piqué d’étoiles d’or », semblaient déjà continuellement regarder dans son propre cerveau. L’impression générale qu’il donnait était celle d’un enfant bien sage, tout timide, rougissant pour un rien et retenant cependant l’attention par ce qu’il émanait de précoce intelligence et de tendre mysticisme.


IV


C’est, exactement, aussitôt après les vacances de Pâques 1865 qu’il fut, avec son frère, mis en septième au collège de Charleville ; en octobre, il passait en sixième. Dans le courant de l’année suivante, année de sa très pieuse, très fervente