Page:Berrichon - La Vie de Jean-Arthur Rimbaud, 1897.djvu/217

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affaires s’enchaînent l’une à l’autre et, de cette façon, ne se liquident jamais. Enfin, le plus souvent le résultat final est : désillusion et mains vides.


Mais, de ses fatigues et de ses tracas, il se reposait, nous l’avons dit, en répandant parmi les indigènes le trésor de sa bonté.

Sur sa mule fière d’un aussi précieux et amical cavalier, on le voyait parcourant, suivi ou non de quelque caravane porteuse d’ivoire et d’or quand ce n’était d’armes libératrices, les déserts somalis ou les fertilités de la chrétienne Éthiopie. À chaque instant, il s’arrêtait pour porter lui-même, sous quelque tente, en quelque hutte, le bien-être et la civilisation, l’amour aussi de la liberté. Que d’esclaves il dut racheter, pour leur enseigner la dignité et la conscience !


Aux villes aussi, à Entotto, à Adoua, comme à Harrar, sa personne symbolisait la justice.

De tous les chefs abyssins qui l’avaient approché, aucun qui ne se sentît une admiration instinctive pour lui !

Le ras Makonnen, le plus éminent d’entre