Page:Bertaut - Les Œuvres poétiques, éd. Chenevière, 1891.djvu/144

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Fist par tout l’univers resplendir sa lumiere,
Apres que les broüillas de la saison premiere
Furent tous dissipez par les rayons luisans
Qu’épandit ce bel astre en l’esté de ses ans,
Lors que voyant la paix florir dedans sa terre,
Aux vices de son regne il denonça la guerre ?
Les glorieux effects de ses rares vertus
Sans quelque impieté ne sçauroient estre teus,
Bien que sans amoindrir le prix de son merite
Sa vie avec mes vers ne puisse estre descrite.
Sa vie est une image où les traits des plus saints
Des plus sainctes vertus sont vivement dépaints :
Et comme d’égaler un si rare exemplaire
Le desir est loüable, et l’espoir temeraire,
Autant inimitable en estant la beauté
Qu’on en voit le patron digne d’estre imité ;
Aussi vouloir au vif ses merveilles dépeindre,
C’est plus haut aspirer qu’on ne scauroit atteindre,
Et se mettre au hazard, comme un mauvais sonneur,
D’acquerir de la honte en chantant son honneur.
Ses beaux faits sont écrits és annales celestes,
L’Asie où s’estendit la grandeur de ses gestes,
Memphis que sa valeur souloit espouvanter,
Sont encor entendus sa memoire vanter :
Et là le fameux nom du grand Loys Neufiesme
N’est plus le nom d’un homme, ains de la vertu mesme.
L’honneur, l’integrité, la constance, et la foy,
Ne regnerent jamais dedans l’ame d’un roy
Plus saint, plus craignant Dieu, plus abhorrant le vice
Qui paroist le servir, et destruit son service :
Plus desireux de voir le seul bien se priser :
La puissance de Christ l’univers maistriser :
Et sur l’idolatrie à jamais estoufee
Dresser un triomphant et glorieux trophee.
Bruslant