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Page:Berthelot - Discours de réception, 1901.djvu/12

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de manquer de modestie ; je veux dire, d’oublier qu’il convient à chacun de nous de ramener à l’humble mesure de sa personnalité les distinctions et les dignités dont il peut être honoré. En tout cas, votre aimable accueil, et, j’ajouterai le témoignage de sympathie des gens de mérite qui auraient pu prétendre à vos suffrages et qui se sont effacés, non sans doute devant ma personne, mais devant la science dont vous témoignez le désir d’accueillir un nouveau représentant ; toutes ces circonstances ont simplifié ma tâche. Certains malveillants prétendent qu’il faut quelquefois pour pénétrer ici montrer patte blanche : sans doute on ne doit offenser personne de propos délibéré, quand on entre dans une compagnie éclairée et polie comme celle-ci ; mais elle aime avant tout que chacun conserve son individualité, ses amis et sa figure propre.

Si l’honneur que vous m’avez accordé est attristé à certains égards par le souvenir des confrères que j’aurais pu trouver dans cette enceinte et qui ne sont plus, j’aurai du moins cette douloureuse compensation de rendre à la mémoire de J. Bertrand un dernier hommage : ma tâche sera d’autant plus aisée que Bertrand n’a soulevé dans le monde des esprits, ni les mêmes tempêtes, ni le même ordre de sympathies