LA GRANDE ENCYCLOPÉDIE
ARTIBONITE. Fleuve de l’île d’Haïti qui descend des monts Cibao. Ce fleuve arrose une grande partie de la république d’Haïti, traverse le Mirebalais, la plaine et le département qui portent son nom. Il est formé de plusieurs rivières qui descendent du Cibao. Il reçoit à droite le Gueyamuco, le Rio-a-Canas. Il coule de l’E. à l’O. sur un parcours de plus de 200 kil., se jette dans la baie des Gonaïves au N. de Saint-Marc. Ses débordements réguliers fertilisent les territoires qu’il arrose.
ARTICHAUT. I. Botanique. — Nom vulgaire du Cyuara scolymus L., plante de la famille des Composées et du groupe des Carduacées. C’est une herbe vivace, à racine longue, épaisse, fusiforme. Sa tige, robuste, cannelée, anguleuse, haute de 8 à 48 décim., rameuse, porte des feuilles très amples, profondément découpées, à rachis canaliculé et ailé, à lobes pinnatifides, d’un gris cendré en dessus, blanchâtres en dessous, quelquefois simplement dentés ou sinués aux feuilles supérieures. Les capitules, qui terminent la tige et les rameaux, sont ovoïdes, très volumineux, avec, les folioles de l’involucre ovales, charnues à la base, plus ou moins émarginées et mucronées au sommet. Le réceptacle, très charnu, est couvert de soies. Les fleurons sont de couleur bleue et les achaines lisses, légèrement comprimés, sont surmontés d’une aigrette caduque, composée de soies longues, plumeuses, disposées sur plusieurs rangs et soudées en anneau à la base. — L’Artichaut n’a jamais été trouvé hors des jardins, où on le cultive depuis un temps immémorial comme plante alimentaire ; aussi le considère-t-on, avec Dodoens, Linné, de Candolle, Moris, etc., comme une forme obtenue par la culture du Cynara Cardunculus L. (V. Cardon), qui est indigène dans le midi de la France, de l’Italie, de l’Espagne, à Madère, aux Canaries, et dans les îles de la Méditerranée jusqu’à celle de Chypre (V. A. de Candolle, Origine des Plantes cultivées, 1883, p. 74). La partie comestible de l’artichaut est le capitule, avant qu’il soit parvenu à son épanouissement. On y distingue : le fond ou portefeuille, qui est le réceptacle charnu portant les fleurs ; les feuilles, représentant les folioles de l’involucre, et le foin, qui n’est autre chose que la masse des fleurs non épanouies, mêlée aux soies du réceptacle. — Les Artichauts encore jeunes se mangent crus à la poivrade ; lorsqu’ils sont plus gros, on les fait cuire et on les sert préparés de diverses façons : c’est un légume peu nourrissant, mais facile à digérer, et légèrement diurétique. Il renferme beaucoup de tannin. Les tiges et les feuilles ont une saveur amère, très désagréable, due à la présence d’une substance particulière, que Guitteau a nommée Cynarine, et qui est analogue à l’aloétine. La racine a été préconisée, en décoction dans du vin blanc, contre l’hydropisie, la jaunisse, et les engorgements abdominaux dérivant des fièvres intermittentes. — A. du Canada ou A. de terre (V. Topinambour). — A. d’Espagne (V. Courge). — A. des Indes ou A. de Jérusalem (V. Topinambour). — A. des toits ou A. sauvage (V. Joubarbe).
II. Horticulture. — Cette plante dont Linné faisait une espèce semble, d’après de récentes recherches, devoir être classée avec le cardon dont elle ne serait qu’une variété de culture. L’artichaut est vivace par un rhizome souterrain portant chaque année des feuilles à nervation pennée et profondément incisées sur les bords. Dans les variétés de culture, chaque lobe est plus ou moins arrondi, mais il devient spinescent chez les plantes dégénérées. Tandis que dans le cardon la partie comestible est constituée par la principale nervure des feuilles, il est assez rare que l’on consomme cette partie de la plante chez l’artichaut ; c’est le réceptacle de l’inflorescence, qui dans cer-