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LA GRANDE ENCYCLOPÉDIE

B

BAILLIÈRE (Jean-Baptiste-Marie), libraire-éditeur, né à Beauvais le 30 brumaire an VI (20 nov. 1797), mort à Paris le 7 nov. 1885. J.-B. Baillière avait quinze ans lorsqu’il vint à Paris. 11 entra chez M. Méquignon, en qualité de garçon de magasin. Le patron remarqua bientôt les aptitudes du jeune homme, et il l’emmena avec lui pour procéder aux ventes délivres aux enchères. J.-B. Baillière apprit ainsi le métier qui fit de lui un des plus grands éditeurs français. L’apprentissage dura cinq ans, pendant lesquels J.-B. Baillière compléta son instruction. Il avait vingt et un ans lorsqu’il ouvrit, en 1818, une petite librairie, rue de l’Ecole-de-Médecine, 14. La première publication importante qui sortit de sa maison tut les Nouveaux Eléments de pathologie médico-chirurgicale ou Traité théorique et pratique de médecine et de chirurgie, par les docteurs Hoche et Sanson. Ce livre, qui embrassait la doctrine de Broussais, obtint un succès considérable. Les ouvrages publiés pendant deux tiers de siècle par J.-B. Baillière résument le mouvement médical et scientifique depuis 1818.

Nous ne pouvons citer les œuvres encyclopédiques en médecine, en chirurgie, en anatomie. en physiologie, en obstétrique, etc., qui sont sorties de la librairie de J.-B. Baillière, et qui ont pour auteurs les plus illustres savants et les plus grands praticiens de notre époque. Il en est de même pour les ouvrages de zoologie, de botanique, de physique et de chimie. Ces publications causèrent la prospérité de l’éditeur ; cependant J.-B. Baillière ne reculait pas devant des sacrifices lorsqu’il s’agissait d’élever un nouveau monument à la science ou à la littérature. Les OEuvres complètes d’ïlippocraie, traduction de E. Littré, avec texte grec en regard (10 volumes) ; les OEtwres de Galien, d’Oribase, de Rufus et d’Ambroise Paré, prouvent bien que J.-B. Baillière ne cherchait pas la fortune en les éditant. Pendant quarante ans le « libraire de l’Académie de médecine » fut en rapport avec les plus éminenls professeurs. Il fut membre du conseil d’escompte de la Banque de France. 11 a contribué à la créai ion du Comptoir d’Escompte de Paris et du Sous-Comptoir de la librairie. 11 prit une part active aux démarches faites auprès du gouvernement français pour obtenir la reconnaissance de la propriété littéraire à l’étranger. En 1847, il était président du comité d’organisation du Cercle de la librairie. Voici ce qu’il écrivait quelque temps avant sa mort : « Mon père, dit-il, élait maitre drapier, et plusieurs de mes frères et moi-même aurions suivi la même profes-GRANDE ENCYCLOPEDIE. — V.

sion, si les années néfastes de 1810 à 1812 n’étaient venues jeter la perturbation dans la petite fabrique de mon père. Un ami lui fit comprendre la nécessité d’alléger sa position en plaçant les deux aines dans le commerce à Paris, et j’entrai, en qualité de commis, chez M. Méquignon l’aîné, libraire de la Faculté de médecine. J’abordais une carrière hérissée de difficultés, où il faut des connaissances et une instruction qui me manquaient. Ignorant les premiers éléments de cette noble profession de libraire, j’ai eu des commencements très pénibles. Mais avec une persévérance et un travail de tous les instants, bornant mon ambition à devenir libraire, servi par une excellente mémoire, j’ai acquis une situation dont j’ai été heureux de faire profiter mes deux fils aines en les associant à mes affaires. » L’infatigable travailleur avait été atteint d’une infirmité cruelle qui résultait de son labeur acharné. Il avait perdu la vue. Celui qui fut le doyen de la librairie française mourut à quatre-vingt-dix-huit ans, en laissant une grande réputation d’honnêteté et de droiture. Louis Launay.

BAILLIÉRIE (Bailliera Aubl.). Genre de Composées, synonyme de Clibadium L. (V. ce mot).

BAILLI F DE LA RIVIÈRE ou BAI LLY (Roch Le), médecin, astrologue et alchimiste, né à Falaise (Normandie), vers le milieu du xvi 8 siècle, mort à Paris, le ô nov. 1605. L’un des premiers en France, il fut partisan de Paracelse et il fut l’un des premiers aussi sur qui la Faculté de Paris fit retomber le poids de sa réprobation contre l’antimoine et les remèdes chimiques. Ses ouvrages, qui n’ont guère de valeur, sont cependant très recherchés des curieux. Nous citerons : Petit traité de V antiquité et singularités de la Bretagne- Armorique, etc. (1577, in-4, sans nom de ville ni d’imprimeur) ; le Démosférion, auquel sont contenues 300 aphorismes, etc. (Rennes, 1578, in-4, suivi de l’ouvrage précédent) ; Traité de l’homme, de ses maladies, etc. (1580, in-8) ; Traité du, remède de la peste (Paris, 1580, in-8 ; en lat., ibid., 1580) ; Conformité de l’ancienne et moderne médecine (THippocrate à Paracelse (Rennes, 1592, in-8) ; Paradoxes philosophiques (Paris, 1634, in-8). D r L. Hn.

BAILLISTRE ou BAILLISSEUR ou BAIL (V. Bail, droit féodal et coutumier). Dans quelques coutumes du xvi° siècle comme dans le droit du xin 6 siècle (Orléans, Mantes, Laon, etc.), le baillistro est le parent collatéral 1