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BLAURER — ULAYET

tique et entra au couvent des Bénédictins d’Alpirshach (1515) ; il y devint bientôt prieur. Là, par l’entremise de son frère Thomas, qui étudiait à Wiltenberg, il apprit à connallre les écrits de Luther et de Méianchlhon ; il s’appliqua à l’étude de la liible et couinien( ;a à répandre les doctrines évangéliques parmi les frères de son couvent, ce qui lui attira les réprimandes de ses supérieurs. Il dut se démettre successivement de ses fonctions de prieur et de lecteur, et après avoir vainement essayé de concilier sa foi nouvelle avec la vie monastique, il quitta son couvent le 5 juin. lo2’2 et revint à Constance ou il exerça les fonctions de prédicateur jusqu’en 1584 et de 1538 à 1548. En outre, il prit une juirt active à la réorganisation ecclésiastique des villes libres de la haute Allemagne et fit dans ce but de nombreux voyages îi Ulm, Esslingen, Augsbourg, Lindau et Isny. Eu 1533, il épousa une ancienne nonne du couvent Je Mdnsterlingen, près do Constance, Catherine W alllier de Blideck, ce qui lui valut les mêmes calomnies qu’à Luther. De 1534 à 1538, nous le rencontrons comme prédicateur à Tubingue, chargé par le duc Ulrich de Wui Itemberg d’introduire la réforuie dans la partie méridionale de ses Elats. Dans la question de la sainte-cène, qui agitait alors les esprits, il partageait le point de vue du luthéranisme mod^hé, qui devait trouver son expression dans la Concorde de Wittenberg de l’an 1536 : le corps du Christ est substantiellement présent dans le sacrement, mais pour les croyants seuls. C’est sur cette base qu’il conclut, le i août 1534, à Stuttgart, une entente avec son collègue de cette ville, Jean Brcnz ; dès lors le succès de l’œuvre de Blaurer en Souahe était assuré. Kn 1538, le duc Ulric le releva de ses fonctions et il retourna dans sa ville natale jusqu’au moment où la défaite du protestantisme et l’iutérim d’Augsbourg le forcèrent à chercher un refuge en Suisse. 11 se tixa à Winterlhur, et c’est là qu’il mourut de la peste après avoir, dans l’intervalle, exercé quelque temps les fonctions pastorales à Bienne et à Leutraercken en Thurgovie. A. Jundt. BiBL. : Th. Keim, Ambrosius Blaurer, der schwtibische Reformator ; Stuttgart, 1860. in-8. — Th. Pres :sel, Ambtosius Blaurers Leben iind Schritten ; Stuttgart, lS(il, in-8.

— Le mènii, Ambrosius Blaurer daiis Leben und ausgei, -xhUe Schriften der Vxler der reformirlen Kirche ; Elberfeld, ISlil, vol. IX, in-8.

BLAUVAC. Corn, du dép. de Vaucluse, arr. de Carpentras, cant. de Mormoiron ; 411 hab.

BLAUX (Nicolas-François), homme politique français né à Rambervilliers (Vosges). Administrateur du dép. de la Moselle, Blaux fut élu par ce département membre de la Convention le 7 sept. 1792. Appelé à se prononcer sur la peine à appliquer à Louis XVI, il motiva son vote de la façon suivante : « J’avais trois tils ; le premier est mort en Amérique, le second à Francfort, je viens d’offrir le troisième à Custine. Je suis convaincu que Louis a mérité la mort par ses crimes ; mais comme je serais récusable si je prononçais, je vote, comme législateur, pour la peine la plus légère, pour la détention jusqu’à la paix et pour le bannissement à cette époque. » Signataire des protestations des 6 et 19 juin 1793 contre le 31 mai, Blaux fut décrété d’accusation dans la séance du 13 oct. et arrêté avec soixante-douze de ses collègues. Rendu à la liberté à la chute de Robespierre, après quatorze mois de détention, il futréintégré dans la Convention le 18 frimaire an 111. Envoyé en mission à Amiens, Blaux faillit, le 13 germinal an lll, perdre la vie dans une émeute causée par la pénurie des subsistances. Arraché avec le général Laubadère du sein du conseil général, ils furent tous deux fort maltraités et ne durent la vie qu’à l’intervention de la force armée. Il fut de nouveau élu par le dép. de la Moselle au conseil des Anciens le -24 vendémiaire an IV. Voici le résumé de ses travaux dans cette assemblée : il combattit et vola (12 thermidor an IV) contre le rapport de Lebrun, qui concluait à ce que le dernier quart du prix des domaines nationaux fût payé en numéraire. Il appuya (27 brumaire an V) les modifications proposées à la loi du

brumaire an IV. Il combattit (28 frimaire an V) la 

nomination par les juges de paix de leurs greffiers. A l’appui de sa thèse, il cita le cas d’un nommé Chatellas, procureur du roi dans un bailliage de Loiiaine, qui, de concert avec son greffier, s’emparait, quand il allait apposer les scellés, de tout ce qu’il y avait de précieux. C’était l>oar éviter que de pareilles ententes pussent se renouveler que Blaux prit la parole contre le projet. Cette résolution fut ajtprouvée. Blaux cpiitta le conseil des Anciens en 1798, et n’occupa plus aucune fonction publique. BLAUZAC. Coin, du dép. du Gard, arr. et cant. d’Uzès ; ()4l hab.

BLAVELLE. Un des noms vulgaires du Bluet (V. ce mot).

BLAVET. Fleuve côtier de la France, qui sort de l’étang de Blavet (Cùtes-du-Nord, cant. de Bourbriac), au picil d’un chaînon des Montagnes Noires, passe à Coarec, où il rencontre le canal de Brest à Nantes, reçoit le ruisseau de Corlay, la Lorette, le Daoulas et coule dans une profonde vallée granitique, passe au pied de Mùr-de-Bretagne, entre dans le Morbihan, arrose Pontivy où le canal du Blavet se détache du canal de Brest à Nantes, reçoit le Sar, l’Evel, passe à Baud, à Hennehont, où il passe sous le viaduc du cliemiD de fer de Nantes à Brest et où la navigation devient maritime ; il forme ensuite la baie de Lorient dans laquelle tombe le Srorif. Le Blavet, dont le cours est de 154 kil., est navigable depuis Pontivy (75 kil.), grâce à 28 écluses disposées jusqu’à llennebont. La navigation maritime est de 15 kil. Le tirant d’eau normal est de 1"’10 en amont d’Hennebont et de 2 m. en aval.

BLAVET (l’abbé Jean-Louis), économiste français, né à Besançon le 6 juil. 1719, mort à Paris en 1809. II entra dans l’ordre des Bénédictins, mais quitta de bonne heure la vie ecclésiastique et devint bibliothécaire du prince de Conti et censeur royal. Ami de Quesnay et de Baudeau, il s’occupa d’économie politique et traduisit en français la Théorie des sentiments moraux, d’Adam Smith (Paris, 1775-1797, 2 vol. in-12) ; Recherches sur la nature et les causes des richesses des nations, du même auteur (Yverdun, 1781, 6 vol. in-12 ;nouv. éd. rev. et aug. ; Paris, 1800, 4 vol. in-8) ; Mémoires historiques et politiques delà Grande-Bretagne et de V Irlande sous les règnes de Charles II, Jacques U, Guillaume lll eiMane, du chevalierJeanDalrymple (Londres, 1776, 2 vol. in-8 ; Genève, 1782, 2 vol. in-8), ainsi que l’Histoire d’Ecosse de Roberison et les Contes de Hakerwortb. Il a en outre écrit, en collaboration avec le chanoine Noiin, un Essaisur l’agriculture moderne (Paris, 1755, in-12). L. S.

BLAVET (Emile), publiciste français, né à Cournonterral (Hérault) le 14 fév. 1838. D’abord professeur à Tournon, Cleimont-Ferrand et Nice, il quitta bientôt l’enseignement pour le journalisme. Après avoir collaboré à la Gazette de Nice et fondé en cette ville le Laziarone, il débuta dans la presse parisienne en donnant des articles au Club, au Nain Jaune, au Soleil, à la Situation, et il s’y fit rapidement un nom. Attaché à la rédaction du Fiyaio (1868-1870), il fonda en 1871, à Versailles, le Rural, publication hebdomadaire où il soutenait la politique conservatrice. Rédacteur en chef du Gaulois (1876-1879), il passa, au même titre, à la Presse, puis il donna des chroniques à ’Evéneine7it (1880), au Voltaire, à plusieurs autres journaux, et rentra au Figaro (1884), où sous le pseudonyme de P.risis, il rédige la spirituelle chronique qui a pour rubrique la Vie Parisienne. M. Blavet a été nommé en 1884 secrétaire général de l’Opéra. Il a écrit : les livrets des opéras de Salvayre, le Bravo et Richard III ; la Princesse rouge (Paris, 1883, in-4), roman ; Dent pour Dent (Paris, 1887, in-18) ; et rassemble tous les ans en volumes ses articles du Figaro : la Vie Parisienne ; la Ville et le Théâtre (Paris, 1885 et suiv., in-12). Au théâtre il a