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— 381 — BEilNE — BERNER Belgique, le Itanemark, rKgvpte, l'Espagne, les Etals- Unis d'Amérique, la Irance, la Grande-Bretagne, la Grèee, la Hongrie, l'Italie, le Luxembourg, la Norvège, les Pays-lias, le Portugal, la Roumanie, la'.Kussie, la Serbie, la Suède, la Suisse et la Turi|uie. Ces vingt-deux Etats sont ainsi les fondateurs de l'Union qui comprend aujour- d'Imi, à peu d'exception prés, tous les pays du monde. Les dispDbitions essentielles du traité de Berne sont les suivantes : laxe unique pour tous les échanges internationaux ; poids de lî) grammes pour la lettre simple ; suppression de tous décomptes entre les administrations, chacune gardant les taxes per(,ues ; liberté du transit garantie dans le ter- ritoire entier de l'Union; règlement des litiges, en cas de dissentiment entre administrations sur l'interprétation du traité, par des arbitres clioisis parmi les membres de l'Union non intéressés dans la i]uestion ; création d'un bureau international ; fixation des conditions auxquelles les pays non adhérents pourront entrer dans l'Union. Le "traité de Berne est entré en vigueur à partir du 1^ juil. 1875, sauf en ce qui concerne la France qui n'a pu l'appliquer qu'à partir du l""' janv. 187G. BERNEAUD (Arsène Thiebaut de) (V. Thiébal't de Behneaud). BERNE-BELLECOUR t^Etienne-Prosper), peintre fran- çais contemporain, né a Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) le 'l'j juil. 1838. Il vint de bonne heure à Paris, et entra à l'Ecole des Beaux-Arts, en même temps (ju'il recevait les lagons de Picot et de F. Barrias. En 18oy, il concourut pour le grand prix de peinture d'histoire ; rebuté par son insuccès, il essaya du paysage De 1861 à 18G8, il exposa des Vues, prises en Normandie, et quelques portraits au fusain ; après cette époque il se décida, sur les conseils de son beau-frere le peintre G.-J. Vibert,à essayer de la peinture de genre. Au Salon de 1869, il envoya deux sujets humo- ristiques : Désarçonné! et Un Sonnet, tm obtinrent, le premier surtout, un vif et franc succès; le jury lui accorda une médaille. Deux aquarelles, l'Amoureux et la Sar- bacane, qu'il exjiosa la même année, témoignaient de son habileté hors ligne dans ce genre particulier. Le tableau, Après la Procession, qui figura au Salon de 1870, affirma les qualités du talent de son auteur : puissance et fer- meté des tons, sentiment juste et tin du plein-air, touche facile, spirituelle et brillante. Lorsque le siège de Paris eut lieu, M. Berne-Bellecour s'engagea dans les tirailleurs de la Seine, corps franc qui comptait dans ses rangs nombre d'artistes. Ce fut un souvenir de cette épo(iue néfaste qui lui inspira son chef-d'œuvre: Un Coup de canon (S. 187-2, réexp. en 1878); la gravure et la photographie ont popularisé cette petite toile si remar- quable d'observation, et qui est restée dans toutes les mémoires. Cette œuvre produisit la plus grande impres- sion, et l'artiste, récompensé d'une médaille de première classe, fut désormais compté parmi nos premiers peintres militaires. Le Jour des fermages, qui parut au même Salon, est aussi une excellente petite toile, conçue dans un esprit finement satirique. Les principaux tableaux qu'il exposa ensuite furent : Les Tirailleurs de la Seine au Combat de la Malmaison, 21 octobre 1810 (S. 187.Ï). L'auteur s'y est représenté lui-même, avec les plus connus de ses camarades de légion. Dans la Tranchée, Mort du sous-lieutenant Michel, des Tirailleurs de la Seine ; Cocher russe, aquarelle (S. 1877), souvenir d'un voyage en Russie que l'auteur fit en 1875; un Poste avancé, grandes manœuvres (S. 1878); Sur le Terrain (S. 1879) ; Manœuvres d'embarquement {'i. 188'2) ; Débar- quement (S. 188o|. L'Exposition universelle de 1878 valut à M. Berne-Bellecour une médaille de deuxième classe et la croix de la Légion d'honneur. On doit rappe 1er aussi qu'il écrivit, en collaboration avec M. G.-J. Vibert, la Tribune mécanique, pochade humoristique en un acte, représentée au théâtre du Palais-Royal en mai 1872. Ad. Thiers. BERNECK (Karl-Gustav von), écrivain raillitaire alle- mand, né le "28 oct. 1803 à Kirchhagen dans la Lusace, mort à Berlin le 8 juil 1871. Ollicier dans l'armée |)rus- sienne en 1820, major en 1835, il prit sa retraite en 1862. Il enseigna, de 1839 à 1848, dansune école mili- taire de Franciort-sur-l'Oder et ensuite à l'École des cadets de Berlin. Son ouvrage sur la Tactique est très estimé et sert encore aujourd'hui de guide dans l'enseignement (£/e- mente dcr Taklik; Berlin, 1870, 6 éd.). Il faut citer ensuite : Vllistoire de l'art militaire (Geschichte der liriegskunst ; Berlin, 1867, 3" éd.), le Livre des batailles (Buchder Snhiachteii ; Leipzig, lX5b),l' Histoire abrégée Berneck a publié aussi, sous le pseudonyme de Bernd von Gusek, un assez grand nombre de nouvelles dont il a fait plus tard un choix en trois omnes {ISovellenund Eridh- lungen: Leipzig, 1837). Ses romans, pour la plupart diffus et incohérents, durent particulièrement leur succès aux pas- sions politiques qu'ils favorisaient. Le premier et le meilleur, les Stedinger(i^';il), est une peinture de la vie populaire au moyenâge. La Main de l'étranger {die HanddesFremden, 1837) est un réquisitoire contre Louis XIV. Le Premier Vol fait à r Allemagne {Der erstc Raub an Deulschland, 1862) rappelle les événements à la suite desquels Metz, Toul, Verdun et Cambrai furent rattachés à la France. Ces romans, s'ils n'ont jamais eu aucune espèce d'intérêt litté- raire, montrent du moins quelle était, dès le milieu de ce siècle, la pensée dominante du parti militaire en Prusse. D'autres, qui ne sont pas plus intéressants en eux-mêmes, traitent des rapports entre l'Autriche et la Prusse. Même le socialisme est attaqué avec passion dans Salvatorc (1831). Gustav von Berneck a traduit enfin la Divine comédie de Dante et quelques poèmes de Lord Byron. A. B. BERNÉCOURT. Com. du dép. de Meurthe-et-Moselle, arr. deTouL cant. de Doineure-en-Haye ; 312 hab. BERNÈDE. Com. du dép. du Gers, arr. de Mirande, cant. de Riscle; 339 hab. BERNELINUS, auteur du Liber Abaci, publié dans les Otuvres de Gerberf (éd. Olleris, pp. 357-400). C'est a Paris et à la prière de son ami Amélius, qu'il composa ce traité, qu'on considère ccmrae un résumé des leçons de Gerbert, et qui est le plus ancien ouvrage, tant soit peu complet, sur l'abacus du moyen âge. Il se divise en quatre parties, dont la première, après la description de l'instrument, traite de la multiplication, la seconde de la division simple, avec ou sans différences, la troisième de la division composée, avec les mêmes subdivisions, la quatrième, des fractions du système romain. C'est là le cadre général des traités de l'abacus, pendant deux siècles. La division avec ditl'érences était un procédé spécialemenî approprié ù l'abacus, sur lequel les chiffres se changeaient sur place sans difficulté ; l'on évitait, dans ce procédé, le calcul pour la détermination des chiffres du quotient ainsi que les soustractions successives. La division sans diffé- rences revient à la nùtre. T. BiBL. ; André Bertrelot, Notes sur quelques manus- crits mathématiques du moyen âge, dans Mélunges de VErolc franraiso de Rome H8ô). BERNER (Elisa), chanteuse scénique allemande, née à Mondeau (Suisse) le 7 mars 1766, était fille d'un direc- teur de théâtre nommé Félix Berner, qui la destina à la scène dès ses plus jeunes années et la confia à un profes- seur de chant du nom de Gespaen. On raconte que lors- qu'elle joua a Wurzbourg avec ses parents, sa voix, d'une beauté et d'un timbre extraordinaire, plut tant au prince que celui-ci résolut de l'envoyer en Italie pour lui faire perfectionner son talent pour le chant et la ramener ensuite auprès de lui comme première chanteuse ; mais la mort imprévue de son protecteur vint réduire à néant les projets qu'il avait formés pour la jeune fille. Elisa Berner se