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BILIAIRE

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eu de rapports avec le parenchyme glandulaire », comme des organes sans fonction, comme des monstruosités par arrêt de développement.

La structure des conduits et capillaires biliaires mérite qu’on s’y arrête un instant. Les capillaires sont des vaisseaux très fins, à parois composées de cellules aplaties, irrégulières, mis en relief par Legros. Pas de trame conjonctive ou fibreuse, pas de fibres musculaires, ni de glandes. Les gros conduits biliaires, dont la réunion forme le canal hépatique, ont jusqu’à 220 millièmes de millimètre de diamètre : ils ont une tunique fibreuse et musculaire, un épithélium cylindrique et des glandules ; ces éléments disparaissent en grande partie dans les vaisseaux interlobulaires. La tunique fibreuse, dépendance de la capsule de Glisson qui entoure le foie, est formée de tissu conjonca. Schéma de la structure du foie et des voies biliaires. — 1. Cellules du foie ; 2. Origine des conduits biliaires dans les deux lobes du foie ; 3^ Tronc de ces conduits ; 4. Canal hé[)ati(|uc ; 5. Canal cystique ; 6. Vésicule biliaire ; 7. Canal cholédoque ; 8. Pancréas ; 9. Ampoule de, Va ter ; 10. Tronc de la veine porte ; 11. Grande veine mésaraïque ; VZ. Petite veine ; 13. Veine splénique ; 14. Tronc de l’artère hépatique. — 6. Coupe verticale de l’ampoule do Vater. — I. Canal cholédoque s’ouvrant dans l’ampoule ; ’i. Canal pancréaticiue ; 3. Cavité de l’ampoule où se mélangent la bile et le suc pancréatique ; 4. Orifice de l’ampoule de Vater dans le duodénum ; 5. Pli supérieur de l’ampoule vu dans la cavité du duodénum.

lif et de fibres élastiques. Elle renferme encore quelques fibres cellules qui sont plus rares à mesure que le diamètre se rétrécit, et dont la quant ité varie selon les espèces animales (abondantes chez le bœuf, absentes chez les oiseaux, batraciens et téléostéens). La muqueuse qui double la tunique fibreuse, à l’intérieur, est teinte en jaune verdâtre, criblée d’orifices glandulaires : son épithélium est cylindrique, au lieu d’être aplati comme dans les capillaires biliaires : il est vibratile durant le jeune âge, chez la plupart des vertébrés : il le demeure à l’âge adulte chez quelques-uns d’entre eux. Les glandes sont de forme utriculaire : elles ont été signalées par Kiernan. Elles manquent chez les oiseaux, reptiles et beaucoup de poissons, et chez quelques mammifères (lapin) ; simples, et munies d’un seul orifice excréteur, ou bien formant des glandes en grappe composées, elles occupent toute l’épaisseur des parois des conduits biliaires (on les trouve dans les gros canaux seuls), et leur fond fait souvent saillie à la surface exleine des parois. Leur structure est celle des autres glandes en grappe. Leur répartition est irrégulière, leur nombre, très petit chez l’homme. Leur fonction est probablement de sécréter un mucus, et non de produire la bile comme l’ont cru divers physiologistes. Cl. Bernard entre autres. Les canaux biliaires sont fort riches en nerfs et vaisseaux, et surtout en lymphatiques. Canal hépatique. Il est formé pac la réunion, avons-nous dit, de deux gros conduits auxquels aboutissent tous les autres. Il a rarement plus de 3 centim. de longueur et est souvent beaucoup plus court : parfois il manque, les deux gros conduits s’anastomosant seulement pour former le canal cystique. Son calibre varie de 4 à 6 millim., et sa structure est celle des gros conduits biliaires qui le forment : les glandes y sont plus rares.

Canal cystique. Rien de particulier à signaler, si ce n’est des replis valvulvaires (valvules de Heister), formés par la muqueuse : il y en a quinze ou vingt en général. Vésicule biliaire. Elle a de 7 à 8 centim. de longueur, et son diamètre est de 25 à 30 millim. Sa capacité moyenne est de 80 ou 40 centim. cubes. Deux replis valvulaires se rencontrent à son orifice. Sa muqueuse est d’un jaune très prononcé, et forme des replis nombreux entrecroisés en tous sens de façon à former des logettes polygonales, riches en vaisseaux, dont les parois, d’après Sappey, absorberaient une partie des principes liquides de la bile. Les glandes y sont très rares chez l’homme. Elle possède un riche réseau de filets et ganglions nerveux. La vésicule biliaire est une annexe utile, mais non indispensable — elle peut manquer sans inconvénients chez l’homme, et (ait défaut chez beaucoup d’animaux — de l’appareil biliaire, et peut être regardée comme l’exagération d’une des nombreuses dépressions existant normalement sur le canal hépato-cholédoque (Sabourin). La vésicule biliaire est riche en filets musculaires, comme aussi le reste des voies biliaires principales : ces filets sont parfois atones, et ont besoin d’être stimulés artificiellement, et c’est ce qui explique les succès obtenus par Gerhardl et Secrétan, par la faradisation de la vésicule, dans divers cas d’ictère catarrhal. Par contre, elles peuvent être aussi le siège d’une contracture plus ou moins intense ; dans ces cas, les sédatifs et anesthésiques sont utiles, comme l’a vu Audigé.

Canal cholédoque. Formé par l’union des canaux cystique et hépatique, il représente la seule voie par laquelle la bile, soit du foie, soit de la vésicule, est évacuée dans l’intestin. Sa longueur est de 7 ou 8 centim. Il s’ouvre dans l’ampoule de Vater du duodénum, petite saillie creuse de l’intestin, oii s’ouvre aussi le canal pancréatique. La fig. b ci-dessus, qui montre l’abouchement du canal cholédoque, met en évidence un fait important, le trajet très obli(iue du canal cholédoque dans l’épaisseur des parois intestinales. Ce fait explique que la distension de l’intestin puisse rendre l’évacuation de la bile fort diflicile, par la compression des parois du canal cholédoque l’une contre l’autre. Rien de particulier à signaler pour la structure de ce canal si ce n’est une couche musculaire annulaire qui entoure l’abouchement du canal cholédoque dans l’intestin, et, selon Oddi qui l’a signalée, joue le rôle de sphincter. Ce sphincter est composé de fibres lisses, et Oddi pense, avec assez de raison, qu’il sert à régler le cours de la bile dans l’intestin et que sa présence peut expliquer l’apparition soudaine de l’ictère consécutivement à des inflammations intestinales, à l’ingestion de diverses substances, et encore l’ictère spasmodique dont le mécanisme est peu connu.

Analomie comparée des voies biliaires. L’appareil biliaire est, chez les vertébrés, constitué d’une façon générale comme chez l’homme. 11 y a cependant quelques particularités à signaler. C’est ainsi que la vésicule biliaire, et avec elle le canal cystique, font défaut chez le cheval, l’éléphant, le rhinocéros, les cétacés carnivores, l’autruche d’Afrique, le perroquet, le coucou, le pigeon, la pintade, la lamproie et quelques rares poissons. Ceci indique que la vésicule biliaire ne joue pas un rôle de bien grande importance : il arrive d’ailleurs qu’elle manque chez l’homme sans qu’aucun trouble vienne manifester cette anomalie. Chez certains animaux pourvus de vésicule, il y a un conduit hépatique allant du foie à la vésicule, un autre allant du foie à l’intestin : une partie