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En descendant la rue St-Gabriel il vit au clair de la lune Caraquette qui fumait un cigare sur la galerie. Il le reconnut facilement à son chapeau de castor gris.

Il entra dans l’Hôtel, paya sa pension, et demanda un charretier pour transporter sa malle à sa nouvelle résidence. Le vol de la nuit précédente faisait le thème de toutes les conversations. Le compte rendu du « Star » avait une colonne et demie. Les soupçons de la police planaient sur deux touristes américains qui étaient partis la veille avec un nombre considérable de malles. Les détectives cherchaient les voleurs aux États-Unis.


XVIII

LA CACHETTE


Après avoir transporté sa malle chez le père Sansfaçon, Cléophas songea à mettre son trésor en sûreté.

Lorsque minuit sonna au cadran de l’église Molson, il loua un cheval et une voiture et se rendit avec sa malle sur le chemin Papineau.

Pour ne pas être trouvé en contravention avec l’Almanach Rolland, la lune ne s’était pas montrée cette nuit-là.

L’obscurité la plus complète enveloppait Montréal.

Le silence n’était interrompu que par la semelle ferrée du policeman qui battait mélancoliquement le pavé du faubourg Québec.

La voiture de Cléophas s’arrêta près de l’ancien cimetière des soldats.

Après s’être assuré que personne n’épiait ses mouvements, Cléophas descendit de sa voiture et lança sa malle et une bêche par-dessus la clôture du cimetière.

Il ramena le cheval à l’écurie de louage et revint à pied au cimetière.


Ancien cimetière des soldats.