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Page:Berthelot - Les origines de l'alchimie, 1885.djvu/65

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SOURCES ÉGYPTIENNES

d’aucune filiation absolument certaine de doctrines avec la religion égyptienne, sauf peut-être le rôle attribué au nombre quatre. Certes, il ne saurait s’agir ici de doctrines philosophiques au sens moderne, mais de ces théories mystiques et religieuses que nous trouvons en Orient. Or, jusqu’à quel point les notions pratiques de l’industrie égyptienne étaient-elles rattachées à des idées théoriques ? La chose est probable ; toute pratique importante étant accompagnée autrefois de rites religieux. Mais nous ignorerons peut-être toujours leur corrélation effective, à moins qu’un papyrus sorti des nécropoles de l’Égypte ne nous apporte à cet égard des révélations inattendues. Mon savant ami M. Maspéro, qui recueille en ce moment l’héritage scientifique de Mariette et maintient sur le Nil la tradition de la science française, nous fournira sans doute quelque lumière sur ce point, comme sur tant d’autres problèmes soulevés par l’histoire égyptienne.

Au xviie siècle, on a beaucoup parlé d’une prétendue table d’Hermès, c’est-à-dire d’un papyrus hiéroglyphique, existant à Turin, Le jésuite Kircher[1] nous apprend que Bernard Canisius est le premier qui ait fait connaître cet ouvrage ancien, et qu’il contient la théorie du grand œuvre. En effet, Kriegmann, en 1657, cru y trouver l’explication du mercure des philosophes, et Dornœus y a vu la médecine spagyrique universelle. Mais ce sont là de pures rêveries, malgré l’affirmation absolue de Kircher (certissimum est). Les auteurs du xviie siècle ignoraient les premiers principes de la lecture des hiéroglyphes.

  1. Alchimia hieroglyphica, Rome, 1653.