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Page:Berthelot - Les origines de l'alchimie, 1885.djvu/71

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SOURCES ÉGYPTIENNES

ciation de la science et de la religion s’est perpétuée en Orient ; la mosquée d’El-Azhar, la grande Université musulmane du Caire, avec ses professeurs fanatiques et ses milliers d’étudiants, nous présente aujourd’hui un spectacle analogue.

Le Sérapéum de Memphis n’était pas moins remarquable, au point de vue de la fusion de la culture grecque et de la culture orientale. D’après les découvertes de Mariette qui en a retrouvé l’emplacement, il est précédé d’une avenue de 600 sphinx que terminait un hémicycle, formé des statues grecques de Pindare, Lycurgue, Solon, Euripide, Pythagore, Platon, Eschyle, Homère, Aristote, avec leurs noms écrits en grec. Ce dernier sanctuaire était surtout médical : la parenté étroite qui a toujours existé entre la préparation des médicaments et les études chimiques, nous explique pourquoi les alchimistes le regardaient comme leur plus vieux laboratoire. C’est dans le Sérapéum de Memphis que l’on a peut-être le plus de chances de découvrir un jour quelques indices des pratiques chimiques des Égyptiens, quelques fragments de ces fourncaux que Zosime décrit, d’après ce qu’il a vu lui même dans le temple de Memphis[1], quelques restes des alambics et des creusets employés pour teindre les pierres précieuses « d’après le livre du sanctuaire », comme parle l’un des manuscrits[2] ; en un mot, les débris de ces antiques laboratoires.

Cependant, si nous nous bornons au texte de Clément d’Alexandrie, il ne semble pas que l’Encyclo-

  1. Ms. 2.249, fol. 94, v°.
  2. Ms. 2.327, fol. 147.