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Page:Berthelot - Les origines de l'alchimie, 1885.djvu/73

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SOURCES CHALDÉENNES

mon attestent une certaine parenté entre les écrits pseudo-hermétiques et les traités de quelques uns de nos manuscrits alchimiques, lesquels emploient précisément les mêmes noms et les mêmes formules. En tous cas, ils sont du même temps. Les spéculations de Zosime et son langage mystique et allégorique rappellent quelquefois, presque dans les mêmes termes, celles du Pœmander sur la composition des âmes, spéculations congénères également de celles du Timée de Platon. Le rapprochement était si évident que les alchimistes du moyen âge associent nominativement l’apocryphe table d’émeraude d’Hermès aux écrits de l’auteur du Pœmander[1], et à son hymne mystique d’Hermès. On sait que ce dernier était récité par les adeptes, au début de leurs opérations : « Univers, sois attentif à ma prière ; terre, ouvre-toi ; que la masse des eaux s’ouvre à moi, etc. »

§ 2. — Sources babyloniennes et chaldéennes.

Les théories alchimiques ne viennent pas seulement d’Égypte ; elles peuvent réclamer aussi, pour une part, quelque origine babylonienne. C’est par là qu’elles achèvent de se rattacher au système des sciences occultes sorties d’Orient : magie, astrologie, alchimie, médecine, doctrine des métaux, des pierres précieuses et des sucs des plantes, lesquelles ont formé un corps

  1. Basil Valentin, dans la Bibliothèque des philosophes chimiques de Salmon, t. II.