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Page:Berthelot - Louis Ménard et son œuvre, Juven.djvu/236

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RÊVERIES HISTORIQUES

et l’un n’est pas plus clair que l’autre. Selon la différence instinct si universel ?

Tant que les dogm’es vivent dans la croyance des peuples, les Dieux ont une vie propre, et en quelque sorte aussi personnelle que celle de l’homme, qui les conçoit à son image parce qu’il est fait à la leur :

Finxit in cjfigicm modcrantum cuncta deorum.

Leurs attributs sont multiples comme nos facultés. Ainsi nous disions plus haut qu’Aphrodite est l’attraction, mais elle est aussi la fécondité, elle est aussi la beauté, etc. Zeus n’est pas seulement l’air vital qui nourrit tous les êtres, eiker sidéra pascit, le Dieu dont les mille hymens se retrouvent dans les innombrables combinaisons de l’oxygène, le roi de la foudre, qui descend en rosée bienfaisante dans le sein de la terre féconde, conjugis in gremium lœtœ descendit, il est aussi le principe de la vie comme l’indique son nom (Zewç, Çàw), le vainqueur des Titans, c’est-à-dire le modérateur des forces premières, et, dans un sens plus exclusivement humain, il est le principe de la justice, base de toutes les sociétés, source de toutes les vertus morales.

Les fables sont vraies dans quelque sens qu’on les prenne ; comme les éléments chimiques subsistent, quoique latents et voilés, dans leurs combinaisons innombrables, ainsi les types vivent inaltérables dans chacune de leurs manifestations. C’est ainsi que, d’après le dogme catholique, Jésus-Christ est présent à la fois dans chaque hostie. Mais, selon le caractère des peuples, des époques, des individus, tel aspect des types divins prend plus de relief que tel autre. Le sens des fables paraît