la statue du dieu[1]. D’abord elle la purifia par l’eau ordinaire et par l’eau rouge, par l’encens du midi et par l’alun du nord, et lentement elle la revêtit des ornements consacrés que le Chef des prêtres lui tendait.
Puis elle se retourna à demi vers les hiérodules qui commencèrent les invocations ; et, se penchant de nouveau vers la statue de Sérapis, elle lui caressa longuement la face de sa main droite ; c’étaient des gestes lents d’abord, plus pressés ensuite, une sorte de magnétisation par laquelle elle devait faire descendre dans le simulacre l’âme même du dieu et lui ouvrir la bouche pour les paroles prophétiques.
Pendant ce temps, la première hiérodule psalmodiait lentement les invocations rituelles[2].
« Viens à ta demeure, ô Sérapis ! viens à ta demeure. Ne m’aperçois-tu pas ? À cause de toi mon cœur est dans l’amertume. Mes yeux te cherchent. Tarderai-je à te voir ? Te voir est le bonheur. Aussi vers toi les dieux et les hommes ont tourné leur face. »
La seconde hiérodule reprit à son tour :