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CLÉOPÂTRE

les nez goûtent l’air au matin de leur naissance jusqu’au temps où ils vont à leur place. Fais un heureux jour, ô prêtre ! Qu’il y ait toujours des parfums et des essences pour ton nez. Des guirlandes de lotus pour les épaules, et pour la gorge de ta sœur chérie qui est assise auprès de toi. Qu’il y ait du chant et de la musique devant toi et négligeant tous les maux ne songe plus qu’aux plaisirs jusqu’à ce qu’il vienne ce jour où il faut aborder à la terre qui aime le silence, sans que cesse de battre le cœur du fils qui vous aime. Fais un heureux jour, Nofrihotou, prêtre sage aux mains pures ! J’ai entendu tout ce qui arrive aux ancêtres : leurs murs sont détruits, leur place n’est plus, ils sont comme qui n’aurait jamais été depuis le temps de Dieu. Tes murs à toi sont fermés, tu as planté des arbres sur la rive de ton bassin, ton âme reste sous eux et boit de leur eau. Suis ton cœur résolument aussi longtemps que tu es sur terre. Donne du pain à qui n’a pas de domaine afin de gagner une bonne renommée à tout jamais. Regarde les dieux qui ont été auparavant ; leur viande d’offrande est déchiquetée comme par une panthère, on salit de poussière leurs pains d’offrande… leurs formes ne sont plus debout dans le temple de Râ et leurs gens mendient. Ramit vient en sa saison, le destin compte ses jours. Fais un