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le colosse de rhodes

— C’est toi, mon fils ! et voici sans doute ta compagne. Venez tous deux. Je vous offrirai le miel et les figues dont je me nourris chaque jour ; et pour cette nuit, vous dormirez près de moi.

Il les entraîna dans la pièce qu’il venait de quitter. Elle était presque entièrement obscure, sauf dans un angle éclairé par un candélabre à deux lampes et où le vieux modeleur avait établi son atelier. Là, de petites figurines, des statuettes minuscules, en argent, en électrum ou en cire, atteignaient une perfection qui tenait du prodige. Il en prit une et la mit dans la main de Lyssa.

— Reconnais-tu cette déesse aux traits délicats ? Tu dois l’aimer. C’est l’éternelle Aphrodite, celle que toutes les femmes implorent, celle qu’elles bénissent ou qu’elles redoutent. Je te la donne. Tu la garderas en souvenir de cette journée.

Et, se tournant vers Likès :

— Il y a cinquante ans que je travaille à modeler la cire ou à tailler l’argent avec mon ciseau, comme le faisait mon aïeul Boëthos, dont les chefs-d’œuvre sont en-