Page:Bertheroy - Le Colosse de Rhodes.pdf/110

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
100
le colosse de rhodes

— Mon frère est sans doute retenu à l’Arsenal par les devoirs de sa charge. Veux-tu que j’aille le chercher et que je le ramène ici ?

— Non, dit Pausistrate, je parlerai à Isanor lui-même, près duquel je vais me rendre. Il faut que nous fassions à Flaminius, quand il viendra, une réception digne de lui.

— Nous avons le temps d’y penser, répondit négligemment Alexios. Flaminius ne débarquera pas dans notre île, avant qu’Antiochus lui-même se soit décidé à prendre la mer. Or tout le monde sait que l’amour retient le roi de Syrie sur le rivage de la Grèce.

Pausistrate dédaigna de répondre. Son âme de soldat goûtait peu les propos vains du riche armateur. Puis il était préoccupé d’une autre question plus grave : il venait d’apprendre que l’un des anciens capitaines de la flotte rhodienne, Polyxénidas, s’était mis au service d’Antiochus. C’était là le rival dangereux, celui qui connaissait à fond les ressources navales de l’île, celui pour qui la science technique des chefs n’avait pas de secrets, qui tout jeune avait appris avec les matelots à gouverner un