Page:Bertheroy - Le Colosse de Rhodes.pdf/129

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
119
le colosse de rhodes

Quand Lyssa eut achevé d’effeuiller ses roses sur l’autel, elle vint s’asseoir au bord de la source. Elle avait repris son visage souriant. Likès la retrouvait telle qu’il l’avait aimée le premier jour, simple et confiante, occupée uniquement à lui plaire. Il la désira nue au bord de la source, et elle se dévêtit entièrement. Son corps étroit apparut dans la transparence de l’air bleu. Les papilles roses de ses seins fleurissaient sa jeune poitrine. Et ses bras minces, ses jambes lisses, la courbe harmonieuse de ses hanches offraient un dessin parfait qu’eussent envié les nymphes de cette source, si elles avaient pu l’apercevoir. La beauté de son visage changeait d’expression avec la nudité de son corps. Ce visage devenait une effigie précieuse, une médaille aux traits si purs, si délicats que c’était comme l’inscription votive d’un temple posée sur une stèle de marbre. Du moins Likès le jugea-t-il ainsi. Il s’agenouilla devant la jeune divinité, baisa ses pieds qui reposaient sur le frais gazon.

Dans le bois des térébinthes, les ombres du soir commençaient à descendre. Le