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I

« Rhodes, épouse du soleil ».

Cette épigraphe se lisait en lettres de feu au fronton de tous les édifices. C’était le soir, et depuis le matin entre le théâtre et les ports une foule infatigable s’écoulait, emplissait les rues vastes et sonores et se ruait aux bosquets du mont Philerme ; et sur la place du Peuple, autour de l’énorme Taureau d’or, recommençait ses circuits dans un bruit incessant de pas et d’haleines.

On fêtait l’anniversaire de la ville merveilleuse qui deux cents ans auparavant avait été érigée à la pointe septentrionale de l’île, comme une sentinelle avancée guettant le double horizon des mers. Longtemps l’île heureuse, assoupie dans le parfum de ses roses, avait goûté la paix profonde que les