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le colosse de rhodes

debout dans la nuit. Des voix lointaines y répondaient, celles de la mer et des torrents qui se précipitaient des hauteurs de la montagne, emportant dans leur course les fleurs pâmées des lauriers-roses penchés sur eux. — Mais toutes les autres voix s’étaient tues, et Lyssa, qui avait mis sa main dans la main brûlante de son amant, n’entendait plus rien que les petits battements de ses artères ; et le bruit de cette vie qui absorbait la sienne lui paraissait plus formidable que toutes les rumeurs de la mer et que la plainte éperdue des torrents. Elle s’endormit, bercée par la chanson des peupliers ; ses cheveux s’épandirent sur les genoux de Likès, comme les rayons d’une blonde étoile, tombée du ciel.