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le colosse de rhodes

désavouait les convulsions de ma chair. Avec toi, je sens que ma félicité serait complète, et que je n’aurais ni regret, ni amertume. Je t’aime, Likès ! Veux-tu être mon amant ?

Elle se haussait vers lui davantage et maintenant l’enveloppait dans le rayonnement lumineux de ses prunelles. Likès, surpris de la netteté imprévue de cette déclaration, gardait le silence. Il sentait que derrière cette femme qui s’offrait à lui tout son destin était embusqué. Cependant Namourah, comme si elle ne s’apercevait pas de son trouble, continua doucement :

— Tu ne veux pas me répondre tout de suite ? N’importe ! Je saurai attendre. Le bonheur ne se conquiert que lentement, et mon amour pour toi est assez robuste pour ne pas se laisser abattre par quelques moments d’épreuve. Mais j’ai jeté dans ton cœur un germe qui lèvera. Tôt ou tard, Likès, tu te souviendras de ce que je t’ai dit aujourd’hui. Je t’aime. Je peux te prendre par la main et te conduire aux honneurs et à la gloire. Je suis belle encore, et il n’est