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le colosse de rhodes

qui s’appelaient les Mastères ou les Maîtres avait remplacé les rois fabuleux. La marine avait été réglée par des lois si sages qu’elles devaient plus tard servir de modèle aux autres nations maritimes. Le pavillon de Rhodes courut sur toutes les mers, s’implanta aux extrémités des continents ; son alliance fut recherchée par les plus puissants empires : Hercule veillait sur les destinées de son épouse.

Or, un jour, une nouvelle image du dieu s’éleva au bord du rivage. Celle-là était tellement colossale qu’elle surpassait en grandeur tous les édifices de la ville et toutes les autres statues érigées à la Divinité. Elle était plus haute que l’Apollon de Tarente, que la Minerve de Platée et que la Junon d’Argos qui jusqu’ici avaient fait l’admiration des peuples. Debout sur son socle formidable, les pieds rejoints et les bras supportant un disque d’or, elle dominait l’étendue de la mer et des campagnes. Son front, tourné vers le soleil levant, se nimbait des rayons lumineux de l’astre et servait de phare aux navigateurs lointains. On disait qu’il avait fallu neuf cents cha-