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III

Ce que Namourah était venue faire dans le temple, Likès ne parvenait pas à le comprendre. Mais, quelles que fussent ses appréhensions, il était loin de se douter de la vérité. Comme tous les amants heureux, il vivait dans l’inconscience et se croyait assuré de n’être jamais surpris. La surveillance de Machaon avait été si habile que rien n’en avait transpercé. Namourah seule gardait dans son cœur le terrible venin de sa blessure ; et, avide d’alimenter cette source de douleur, elle voulait savoir encore, savoir davantage…

Quelle était-elle, cette Veuve-gardienne de l’Aleïon que Likès aimait ? Comment vivait-elle ? Quelle atmosphère respirait-on dans le temple ? Jamais Namourah n’y avait pénétré. Mais elle connaissait Stasippe.