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le colosse de rhodes

ler, afin de l’observer plus longtemps ; et, quand il passerait près d’elle, elle lui sauterait au cou. Cet enfantillage l’amusa. Elle se blottit entre deux monticules de sable. Likès approchait, toujours du même pas pesant. Elle voyait maintenant son visage, ses grands yeux, doux comme ceux d’une femme, et sa bouche qui luisait comme du corail au milieu de sa barbe soyeuse ; et elle remarquait la courbe puissante de son nez, le dessin ferme et net de son front ; d’avance elle mettait des baisers sur toutes les places où ses lèvres si souvent déjà s’étaient posées. Encore une minute et il serait là…

— Bonjour, Likès !

Likès avait tressailli ; puis il avait souri à Lyssa qui le tenait prisonnier entre ses doigts frêles.

— Y avait-il longtemps que tu étais cachée là ?

— Non, Likès. Est-ce que je t’ai fait peur ?

— Tu m’as surpris seulement. Je ne m’attendais pas à te voir.

— Veux-tu que j’aille avec toi jusqu’à l’auberge.