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le colosse de rhodes

— Entrons là ; tu pourras te reposer.

Mais Lyssa eut un mouvement de recul :

— Oh ! non ! pas ici, pas ici ! Je préfère te suivre jusque dans l’intérieur de l’Aleïon. Dornis, tu ne peux te douter à quel point je souffre !

— Ne t’agite pas ; appuie-toi sur mon bras davantage. Veux-tu que j’aille te chercher quelque remède ?

— Non, chère Dornis. Un remède ne guérirait pas mon mal. Ni le grand Asclépios, ni sa fille Hygie aux longues tresses ne pourrait trouver le dictame qui me soulage. Ton amitié seule me ranime un peu.

— Eh bien ! alors, parle ! Épanche-toi ! Tu ne m’as jamais fait, Lyssa, que des demi-confidences. Dis-moi tout, excepté le nom de celui que tu aimes. Ce nom, je veux toujours l’ignorer, car il ne faut maudire personne ; — et comment ne maudirais-je pas le cruel qui te cause tant de douleur ?

— Ne blasphème pas ainsi. Il n’est pas cruel autant que tu le penses. Il m’aime toujours, j’en suis sûre. Les circonstances seules nous séparent.

Dornis hocha la tête, incrédule :