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II

Pendant ce temps, Likès et Namourah naviguaient ensemble vers le rivage de Tyr. L’opulente Juive sentait bien qu’il fallait multiplier les séductions autour de son nouvel amant. Une surprise des sens l’avait jeté dans ses bras et depuis, le désir, l’orgueil, l’ambition l’avaient encore conduit dans sa couche. Pourtant le souvenir de la première maîtresse, — de cette rivale dont elle ignorait le nom et le visage, — ne devait pas être mort tout à fait dans l’âme du jeune mastère. Namourah savait la puissance de ces anciens ferments d’amour ; elle savait aussi la force des autres passions sur le cœur des hommes. Likès maintenant était attaché à elle par les liens les plus étroits, et, s’il brisait ces liens, c’était pour lui une chute presque irréparable. Puis, elle lui