Page:Bertheroy - Le Colosse de Rhodes.pdf/288

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
278
le colosse de rhodes

Il t’aimait passionnément, n’est-ce pas ? Et toi, tu répondais à son ardeur ? Était-ce souvent que vous parveniez à vous rejoindre ? Que te disait-il ? Quelles folies avez-vous commises ensemble ? Raconte-moi tout !

Mais Lyssa n’osait plus maintenant parler. Une voix dans son for intime l’avertissait qu’elle avait commis une imprudence en révélant son secret à cette femme. Cependant, comme Namourah lui secouait furieusement les mains, elle tressaillit. — Allait-elle laisser se retourner contre elle cette puissance qu’elle était venue implorer ? Doucement elle répondit :

— Je te l’ai dit, Adonaïa, nous nous sommes aimés comme deux enfants dans l’ardeur et la force de notre vie. Ces souvenirs sont dans ma mémoire comme une stèle votive dont on ne peut détacher aucune pierre. Nous nous sommes aimés. C’est tout. Que pourrais-je ajouter de plus ?

— C’est bien ! dit Namourah en se levant. Je vais te faire reconduire par mon esclave. Adieu ! pars tranquille ! — Tu as oublié de me dire ton nom ?

— Lyssa. Et je suis née en Carie, dans la