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le colosse de rhodes

ter dans le sens de l’antique magie chaldéenne les manifestations sidérales, les Concordances et les Signes. Lui seul, sur une table de porphyre, transcrivait chaque matin ce que la nuit divine lui avait révélé.

Debout sur la tour octogone de l’Observatoire, il regardait la sanglante tunique de pourpre que le dieu venait de jeter dans la mer. Une traînée de feu incendiait bientôt l’Occident. Tout pâlissait autour de cette splendeur irradiante. À l’autre extrémité de l’horizon, la lune, comme une rose blanche, semblait prête à s’effeuiller. Les écharpes légères des nuages se déliaient, filaient vite à travers l’espace. L’Époux vainqueur prenait possession de sa nouvelle conquête. Longtemps on le devinait encore dans le mystère du soir commencé. Une douceur infinie se répandait sur la terre ; et bientôt une à une les étoiles tremblantes sortaient de la voûte céleste ; elles arrangeaient leur cortège en figures mystérieuses, se groupaient en triangles, en trapèzes, en chars, en couronnes. Des lueurs fugitives les traversaient ; une poussière lactée saupoudrait la