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Page:Bertheroy - Les Vierges de Syracuse.djvu/152

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les vierges de syracuse

ronne : Syracusains, soyez vous-mêmes les gardiens de votre liberté. » — Qu’en dites-vous, mes amis ? Ce spectacle n’eût-il pas été beau ?

Archimède et Dorcas tardaient à répondre, ayant les yeux mouillés de larmes. Mais à cet instant les deux filles d’Hiéron entrèrent dans la salle. Elles étaient toutes deux hautes et brunes ; leurs chevelures entremêlées de perles formaient plusieurs étages sur leurs fronts, et elles portaient de longues robes traînantes d’un tissu filigrané d’or. S’étant placées à droite et à gauche du siège royal, elles se prirent à cajoler le vieillard, en lui baisant tour à tour les mains et le visage, et en lui adressant des paroles tendres.

Hiéron se laissait faire, un sourire paternel sur les lèvres. Puis il dit à Archimède et à Dorcas :

— Voilà ce qui m’a retenu de déposer ma couronne. Ah ! mes amis, celui qui ne veut pas être esclave dans sa maison doit d’abord en éloigner les femmes.

Mais les princesses souriaient à leur tour. Philistis, qui avait épousé Andranodore, se mit à dire :

— Pourquoi craindre les caprices d’Hiéronyme, mon père ? Ne serons-nous pas là pour le guider ?

Et Néréis, la cadette, qu’on appelait aussi Héraclée, reprit aussitôt :

— D’ailleurs, que parlez-vous de mourir ? Ce sont les maladies bien plus que les années qui font