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les vierges de syracuse

— Archimède a su le découvrir, dit lentement Hiéron.

Orthon frémit des pieds à la tête ; son teint jaune devint plus huileux encore. Il balbutia :

— C’est de la magie. Cet homme a des connivences secrètes avec la terrible Hécate aux philtres menteurs. Il ne faut pas le croire, grand roi, ne le croyez point.

Il faisait pitié à voir, tout tremblant, prêt à défaillir. Le roi se détourna de lui.

— Sortez, dit-il, et ne vous trouvez jamais plus en ma présence.

L’orfèvre se hâta d’obéir. Alors le jeune Hiéronyme surgit de la terrasse où il tirait à l’arc avec un de ses compagnons. Ses petits yeux cruels, ses narines palpitantes, sa bouche trop rouge témoignaient de sa colère.

— Pourquoi l’avez-vous chassé ? dit-il à Hiéron ; il est si habile !

Et, comme le vieillard ne lui répondait pas, il se remit à tirer sur les cailles, qui, à cette heure du jour, passaient en bandes serrées au-dessus d’Ortygie. Puis, se retournant vers son camarade, l’athénien Callon, pour qui il s’était épris d’une amitié subite :

— Quand mon père sera mort et que grand-père l’aura rejoint, c’est moi qui serai tyran de Syracuse. Alors je ferai venir Orthon près de moi, et il