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Page:Bertheroy - Les Vierges de Syracuse.djvu/203

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les vierges de syracuse

continuaient à buriner le coin de la médaille. Gullis s’approcha de lui :

— Comment comptes-tu faire pour te venger de Dorcas ?

— C’est mon secret, répondit Orthon, devenu subitement silencieux ; laisse-moi travailler.

— Tu peux bien me le dire, insista Gullis. Moi, je ne te cache rien. Tout ce que je sais, je te le répète fidèlement. Le jour où j’ai trouvé Fanie, la petite épouse de Dorcas, pleurant sur le seuil de sa maison, ne te l’ai-je pas raconté aussitôt ? Et quand elle se lamentait toute seule, alors que tout le monde sortait en famille pour fêter Gélos et qu’elle réclamait partout son cher Dorcas, ne me suis-je pas empressée d’aller t’en prévenir ?

— C’est vrai, fit Orthon, et il faut toujours continuer ainsi ; à présent, laisse-moi.

Gullis resta quelques instants immobile, sa grosse personne plantée comme une outre en face d’Orthon ; brûlante de curiosité, elle cherchait par quel moyen le séduire ; enfin elle dit :

— Mon petit Orthon, sois gentil, aie confiance en moi, et je te préparerai pour souper ce soir un de ces ragoûts de gras-doubles que tu aimes tant.

— Non, répondit l’orfèvre, sans lever les yeux.

— Un plat de morue de Pessinonte ?

— Non !

— Des francolins de Phrygie ?