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les vierges de syracuse

— Ces complices, nommez-les, fit Andranodore. Le visage de Théodote s’éteignit soudain. Il resta muet en face de la famille royale.

— Vous ne voulez pas parler ? reprit durement l’oncle d’Hiéronyme.

— Non, seigneur ; je ne dirai pas une parole de plus.

Mais il sursauta aussitôt. Sous ses pieds une trappe venait de s’ouvrir, d’où sortait tout un appareil de torture, des mains de fer qui s’appliquèrent sur ses mains, des cercles hérissés de clous pointus qui emprisonnaient ses genoux, ses reins, sa poitrine. Immobilisé de la sorte, il restait sans pouvoir faire un mouvement, n’ayant plus de libre que la tête et les épaules.

— Parlerez-vous maintenant ? dit Andranodore.

Théodote refusa du front. Alors Hiéronyme se pencha vers son oncle.

— Le taureau d’airain ! murmura-t-il.

Ce taureau était un instrument de supplice pareil à celui qu’avait fait exécuter Phalaris d’Agrigente pour offrir des sacrifices au dieu Moloch. Les victimes humaines enfermées dans ses flancs y étaient consumées peu à peu, et leurs gémissements passant à travers l’airain sonore, se transformaient en une musique étrange, tour à tour effroyable ou suppliante, tandis que les flammes lentement dévoraient leurs chairs.