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les vierges de syracuse

Meltine qui étaient blanches et jumelles, et Glaucé dont les cheveux d’or descendaient en nappe lourde jusqu’à ses reins, nouèrent leurs doigts fragiles et formèrent une ronde autour du bassin où nageaient les poissons sacrés. De temps en temps elles s’arrêtaient et toutes ensemble elles répétaient comme Démo :

— Persephoneia ! Persephoneia ! Persephoneia !

Et elles se dressaient sur la pointe de leurs orteils dans leurs longues robes, comme pour guetter le retour désiré de la Déesse.

Mais Persephone ne pouvait apparaître encore. C’était le temps où dans les régions impénétrables elle préparait pour la terre les dons heureux de la germination. Et tandis qu’aux yeux de tous elle continuait à être l’Artémis au visage luisant, sereine et ineffable, dont le temple s’élevait à la lumière parmi les édifices somptueux d’Ortygie, pour ses prêtresses elle était la vierge sombre à la chevelure de ténèbres, la Force occulte et irrévélée, Hécate au triple visage, qui règne au Ciel, sur la Terre et dans les Enfers. Ainsi s’expliquaient les diverses formes du culte qui lui était rendu sur le rivage de Syracuse.

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Dans la ronde où elles s’animaient, les jeunes prêtresses semblaient avoir retrouvé toute la fougue