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Page:Bertheroy - Les Vierges de Syracuse.djvu/59

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les vierges de syracuse

— Fanie, petite lumière, tu ne peux te rendre compte de tous les devoirs qui incombent à un homme ; le premier parmi ces devoirs est de respecter les choses secrètes auxquelles il se trouve mêlé dans l’exercice de sa charge. Ne me demande donc rien de ce qui concerne la fontaine Aréthuse et le collège sacré des Vierges.

Fanie se blottit plus profondément dans la poitrine de Dorcas, afin qu’il ne vît pas les larmes qu’elle avait aux yeux. Elle dit très bas :

— Tu peux bien me raconter toujours si les choses se sont bien passées, si personne n’a trouvé la mort dans cet accident ?

— Personne ! répondit Dorcas avec une fierté intime dans la voix.

— Et, — demanda encore la petite épouse, — est-ce bien fini au moins ? Tu ne seras pas obligé d’y retourner ?

Dorcas se leva et par la baie ouverte de la fenêtre il jeta les yeux du côté de la sainte Fontaine dont la lune baignait le portique.

— Si, dit-il brièvement, il m’y faudra retourner souvent, au contraire ; des travaux doivent être exécutés dans les souterrains qui avoisinent la Fontaine, pour éviter le retour de l’inondation ; et c’est moi qui en surveillerai l’accomplissement.

Fanie ne dit rien ; elle se contenta de tenir ses regards fixés sur Dorcas, de boire par les yeux sa chère