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Page:Bertheroy - Les Vierges de Syracuse.djvu/73

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les vierges de syracuse

— Donnez-moi un point d’appui et je soulèverai le monde.

Mais il se reprit et ajouta :

— Cela en vaudrait-il la peine ? Platon, que votre ancêtre Denys le Tyran, chassa de Syracuse parce qu’il le considérait comme un personnage inutile, le sublime Platon avait coutume de dire que toute science s’abaisse à devenir utilitaire et pratique. Laissez-moi à mes rêves, mon cousin ; ne me faites pas payer trop cher l’hospitalité que vous m’accordez.

Hiéron insistait encore :

— Si, ce serait merveilleux, ce serait digne de l’admiration des siècles : votre science, votre génie appliqués à la défense de la ville, à sa primauté indestructible…

Les yeux du vieillard brillaient en face du soleil couchant, dont le globe, gonflé d’une lumière fluide, semblait se balancer dans l’azur. Et les personnages royaux entouraient Archimède de leur respect. Et Archimède marchait dans l’éclat de cette gloire du soleil couchant et de cette gloire royale projetées sur lui.