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I

LE RETOUR DU BARDE


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Né sur la terre des landes et des collines, — Au bord de la mer sauvage du nord, — Quand j’étais dans mon premier âge, — Le sang de mes veines était d’un rouge généreux.

Il bouillonnait à l’air de la côte ; — Mais maintenant mes joues sont décolorées ; — Hélas ! je vais par les pays, — Une fleur d’absinthe aux lèvres.

Mes ancêtres, vivants ou morts, — Étaient grandement honorés dans leur patrie… — Hélas ! et moi, sur le déclin de l’âge, — Je suis comme une herbe dans le pré.

Au-dessus de leur tête brillait le soleil, — Les regards du peuple vers eux se levaient. — Qui peut savoir si je suis bon ou mauvais ? — Je ne dépasse point le niveau des autres.

Les anciens savaient vivre — Sages et sans compromissions en ce monde ; — Ils cultivaient leur petit jardin ; — Et, parmi leurs fleurs, des saints grandissaient,