Page:Berthou - Dre an delen hag ar c horn-boud.djvu/13

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Mais les jardins sont abandonnés, — Les fleurs sont étouffées par les ronces ; — Dans le manoir sans toit ni porte — Vient hurler le vent de la mer.

La lumière va disparaître, — La Grande Nuit vient, épouvantable ; — La face rouge, comme le sang, le soleil pleure, — Avant de mourir, au bord de l’horizon.

Et toi, ma colombe ! oh ! quelle vie — T’ai-je faite jusqu’aujourd’hui, — À toi toujours la seule joie de mon logis, — Ton cœur battant contre le mien !

Le cœur glacé et oppressé, — Dans le deuil et dans l’effroi, — Je marche sur les ruines, — Une fleur d’absinthe à la bouche.


ii


Mais voici qu’un nouveau soleil, — Large, rayonnant, se montre dans les arbres ; — Un beau pays s’étend, — Sur le bord de la mer, au bout du monde.

On entend le cœur de la terre — Bouillonner au sein de ses profondeurs ; — Les nuages noirs fuient dans les cieux ; — Dans les champs s’épanouissent les fleurs.