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Mais devant moi, jamais personne ne s’agenouillera. — Il n’y aura pour moi qu’un sourire moqueur, en passant. — Avec mes yeux bouffis et mes bajoues pendantes, — On m’exécrera autant mort que vivant.

Ô Jésus ! porteur de la Croix, vainqueur du Temps, — En dépit de mon esprit, tu règnes sur l’autel. — Moi, mort, homme lourd de graisse, je descends dans la terre. — Et toi, pauvre, amaigri, tu t’élèves dans la Gloire.

J’avais cru pouvoir te détrôner, — Retirer à Dieu le Père sa toute-puissance, — Étouffer toute chose sacrée sous l’universel mépris ; — Je ne suis parvenu qu’à m’échouer à la porte de cette église.

D’ici j’étais parti, ici je suis revenu ; — Seul je m’étais éloigné, aujourd’hui l’on me ramène. — Et maintenant quand il entendra les « coups » mortuaires de la cloche, — Le vieux Renan tremblera, car son orgueil est décédé.

ii

Cloches, cloches que j’ai aimées, — Ô cloches de Tréguier, taisez-vous ! — Durant le jour entier j’entends votre voix. — Oh ! taisez-vous, cloches impitoyables.