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dimanche d’été, aux pardons invités, — Dans les maisons de nos parents l’on nous voyait.

Dites-nous, ô compatriotes : y a-t-il encore — De beaux pardons en Bretagne ; des festins aux anniversaires ; — Des festins aux noces, des festins aux Jours Gras, — Des festins aux baptêmes, comme autrefois ? — Et des veillées sereines, pendant les mois durs, — Devant les potées de cidre, en cercle autour du foyer ? — De belles fêtes aux bons Saints, près de leur antique ermitage ; — De belles fêtes à Dieu, en l’église de la paroisse.


erwanik, jeune homme instruit de la campagne.

Malgré le mal qu’on lui fait la Bretagne soutient sa renommée : Jamais on ne l’échangera comme on échange les bêtes muettes. — Tant que la terre sera la terre, en ce monde, — La Bretagne restera la Bretagne, le pays toujours le plus chéri.

Les maîtres de la France peuvent songer à nous détruire, — À nous donner des mœurs dévergondées, des vêtements sans beauté, — Nous resterons Bretons, hommes simples et droits, — L’amour de la mère patrie, enflammant nos cœurs.

Puisqu’ils chassent notre langue des écoles, — Nous en créerons d’autres, au mains de nos compatriotes. — Notre langue se parlera toujours comme au temps jadis — Avant l’époque où n’existaient encore ni la nation ni la langue française.