Page:Berthou - Dre an delen hag ar c horn-boud.djvu/63

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Il en est qui reprochent aux vieux Druides blancs — Les sacrifices offerts par eux sur les dolmens, — Mais ne faut-il pas, avant de juger le temps passé, — Détacher notre esprit des temps nouveaux ? — À cette époque, le malfaiteur détourné du bien — N’avait-il pas devant lui cinq années pour se blanchir ? — Et quand venait pour lui l’heure du règlement final — N’est-ce pas de lui-même — et joyeusement — qu’il allait à la mort ? — Aujourd’hui le fardeau du meurtrier l’accable encore, hélas ! — Jusqu’à l’heure suprême où le fer du bourreau s’abat sur sa nuque.

Que de sages alors ont fait le sacrifice de leur sang — Pour détourner de la patrie le malheur et les tribulations ! — Combien peu, maintenant, marcheraient à la mort — Pour le bien du prochain et pour celui de la patrie ! — Combien peu, aujourd’hui, songent à sauvegarder leur âme, — Alors qu’autrefois on croyait si fermement en son immortalité !

Non, ne croyez point que vos ancêtres fussent des sauvages, — Ayant vu s’élever leur esprit à de telles hauteurs.

Ce n’est qu’ensuite qu’ils ont pu choir, lorsque les Romains — Eurent détruit les croyances druidiques.


Un homme, dans une autre contrée, sacrifia de même sa vie, — Mais celui-là se nommait Jésus, Fils de Dieu.