Page:Berthou - Dre an delen hag ar c horn-boud.djvu/73

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premières clartés d’un printanier matin, — Dans les parfums de la camomille et du thym ! — Parmi l’essaim déjà bourdonnant des abeilles, — Tes vers prenant leur vol, chantaient à mes oreilles, — Ton livre de « Marie » en main, les yeux au ciel, — J’évoquais Pierre Elo, Marie et Daniel.

Lorsqu’éprouve l’enfant l’éternelle surprise, — Son amour, grâce à toi, Brizeux, s’idéalise. — Et s’étend à la terre, aux bois, au ciel, aux eaux : — Il écoute jaser le vent dans les roseaux ; — Les nuages voguant en escadres rapides — Sur l’océan des cieux aux profondeurs limpides, — Le prennent à leur bord. De nouveaux horizons — S’ouvrent sur des pays aux nouvelles saisons. — Son rêve prenant corps, il s’éprend des voyages : — Il aime les vaisseaux traçant leurs longs sillages, — Et la forêt l’attire avec son noir mystère ; — Sa soif de l’infini, rien ne la désaltère ; — Une immense clarté mystérieuse a lui — Sur un monde idéal qu’il va porter en lui. — Il boit dans un profond calice, et son ivresse — Idéalise pour jamais une pauvresse.


Quand le ciel se rougit à l’approche du soir, — Lorsque le chemin creux, plus creux se fait plus noir, — Qu’un frisson fait trembler les landiers sur la lande, — Lorsque s’est faite une atmosphère de légende, — Pen-