— Celtia ! Celtia ! réveille-toi et monte dans la gloire, — Celtia, si longtemps foulée sous le sol, — Relève-toi, aujourd’hui, Celtia, sainte Race, Race sans égale.
La terre était souillée, la terre allait périr ; — Avant l’août les hommes avaient fait la moisson ; — Les greniers sont vides de grain, les berceaux vides d’enfants.
À toi, ô Celtia ! de sauver le monde ; — Tu creuseras les sillons et tu sèmeras le froment, — Ô Celtia sainte, tu feras obstacle à la Nécessité.
Dans les quatre coins d’un antique cimetière, — Où l’herbe haute se mêle aux ronces, — Quatre pierres sépulcrales se sont renversées.
Une femme est sortie de chaque tombe. — Et sous les fleurs des églantiers, — Pour démêler leur chevelure elles sont allées s’asseoir.
Leurs cheveux tombaient sur leurs épaules, — Épais et beaux et longs, plus longs que la folle avoine, — Fins, blancs comme la neige.