C’était en France qu’il était venu, le malheureux ! en France où vivait Diotima ; Diotima qui, après six années d’une correspondance assidue, avait cessé peu à peu de lui écrire. Le cœur brisé, la tête perdue, il erra bien des jours et bien des nuits autour de l’hôtel qu’elle habitait, sans qu’il osât y pénétrer. Enfin, la tête perdue par le doute et par le désespoir, il escalada un mur de jardin, et, au péril de sa vie, il parvint à se hisser jusqu’au balcon de la fenêtre où tant de fois elle s’était penchée pour lui sourire et pour l’appeler. La neige tombait à larges flocons, le vent soufflait avec violence, le froid mordait. Durant quatre heures, quatre heures sans fin ! il demeura là le cœur palpitant, en proie aux douleurs sans égales de l’attente ! Enfin une lumière éclaira la chambre. Diotima parut… Elle s’appuyait en souriant sur le bras d’un homme, et cet homme, ce n’était même pas le prince de ** !
Le lendemain, on trouva un homme évanoui et presque gelé, dans la neige, sous les fenêtres de la princesse Diotima. Personne ne le reconnut ; ses cheveux avaient blanchi, son œil ne gardait plus rien de son éclat. On crut que c’était un vieillard. Sans pouvoir s’expliquer, dans le