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2e PARTIE. — RENSEIGNEMENTS DESCRIPTIFS

pulations du nord de l’Europe. Ils sont représentés sur la première colonne verticale (A) du tableau chromatique de l’iris.

20. — La teinte des yeux marron pur est unie et rappelle l’écorce du fruit de ce nom lorsqu’il est mûr et frais et que son enveloppe est encore nette et brillante. C’est l’œil noir ou brun du public, l’œil de l’arabe, du nègre, des méridionaux en général. Le ton des yeux de cette classe est plus ou moins foncé, plus ou moins clair, mais l’aspect d’ensemble en est beaucoup plus uniforme que celui de la série des yeux impigmentés. (Comparer à ce point de vue les trois premières colonnes du tableau chromatique avec les trois dernières.)

21. — Quant aux yeux à nuances composées, qui forment les trois quarts des yeux des Européens, la plupart se rapprochent soit de l’œil impigmenté (azuré ou ardoisé), soit de l’œil marron : ce sont les variétés que l’on observe dans l’intensité de leur pigmentation jaune’orangé qui servent de base à leur dénomination et à la classification qui en découle.

22. — Échelle de pigmentation. — Dans la très grande majorité des cas, le pigment jaune-orangé est groupé en cercle ou auréole autour de la pupille et quelquefois en pointillés, en petites taches triangulaires ou en croissants circulaires dans la zone périphérique.

23. — Les quatre variétés de pigmentation qui servent à la notation et à la classification des yeux mitoyens ont reçu les noms de jaune, orange, châtain et marron. Il importe d’être fixé exactement sur la signification de chacun de ces termes.

24. — Le pigment jaune se rapproche suffisamment soit de la fleur de soufre, soit du jaune de Naples (qualité pâle) soit même du jaune de chrome et du jaune-paille.

25. — L’orange est reproduit exactement, non pas par l’écorce du fruit de ce nom, mais par ce que l’on appelle en peinture la terre d’ocre jaune. Le terme exact serait orangé-jaune.

26. — Le châtain rappelle la terre de Sienne naturelle ou brûlée ou encore l’écorce de la châtaigne lorsqu’elle est sèche et poussiéreuse, ou l’enveloppe desséchée de la noisette.

27. — En pratique et en l’absence d’une échelle de comparaison, on distingue les variétés de pigmentation de l’œil en concentrant l’observation sur les points suivants :

1° le jaune se sépare de l’orange par le manque de reflets rougeâtres ou par une pigmentation très peu abondante ;

l’orange du châtain, par une nuance plus éclatante et non ternie de noir ;

3° l’œil marron du châtain, par une pigmentation moins striée, moins filamenteuse, plus veloutée, plus abondante et généralement (mais non nécessairement) plus foncée.