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2e PARTIE. — RENSEIGNEMENTS DESCRIPTIFS

33. — Auréole. La nuance de l’auréole est définie par celle de son pigment[1] ; on y ajoute pour plus de précision les qualificatifs de ton : clair, moyen ou foncé. Ces trois mots adjoints successivement aux quatre espèces de pigmentation : jaune, orangé, châtain et marron, forment ainsi une gamme à douze échelons qui permet de passer par transitions insensibles du jaune clair au marron foncé. L’intervalle entre chaque terme devient si minime que la confusion de l’un avec le suivant ne saurait constituer une erreur. Ainsi on peut confondre facilement, sans commettre une faute proprement dite, un jaune clair avec un jaune moyen, et ce dernier avec un jaune foncé ; mais non pas un jaune clair avec un jaune foncé. De même, le jaune foncé peut être pris pour de l’orangé clair, mais non pour de l’orangé moyen, et a fortiori pour de l’orangé foncé lequel, à son tour, se distinguera difficilement du châtain clair, etc.

34. — Dans les yeux de la 1re classe (impigmentés), à teinte unie, la description de l’auréole absente est remplacée par un tiret (–) et la nuance de l’œil n’est plus indiquée que par la périphérie (voir tableau chromatique nos A1 A2 et A3).

35. — Périphérie. Les nuances si multiples de la périphérie peuvent se rattacher à trois catégories principales, représentées sur la planche chromatique par les trois travées horizontales, savoir : celle des tons azurés ou clairs (travée I), celle des violacés-trouble, ou bleu de faïence, que nous appelons conventionnellement intermédiaires (travée II)[2] et celles des ardoisés ou foncés (travée III).

36. — Cette division tripartite est assez facilement applicable à la

  1. On a l’habitude à Paris de faire précéder l’indication de la nuance par la forme de l’auréole. C’est là un renseignement accessoire dont le relevé n’est pas obligataire. On distingue trois sortes d’auréole : la dentelée, la concentrique et la rayonnante.

    L’auréole est dite dentelée lorsque la pigmentation peu abondante n’existe que sur la zone moyenne de l’iris sur laquelle elle dessine des hachures, festons ou dentelles linéaires. Elle est qualifiée de concentrique, si la matière colorante, également peu abondante, reste confinée autour de la pupille en une zone circulaire d’un ou de deux millimètres de largeur, qui semble comme coupée à l’emporte pièce. Enfin l’auréole devient rayonnante lorsque la matière colorante ayant envahi la zone concentrique en entier, semble de là envoyer des fusées pigmentaires rayonnantes vers la périphérie. Ce dernier mode de groupement pourrait être considéré comme résultant de l’extension de l’auréole concentrique. Il est le seul que l'on observe dans la pigmentation marron ainsi que, à quelques exceptions près, dans la pigmentation châtain, tandis que l’orangé, et plus encore le jaune, se groupent en auréole de l’une des trois formes indifféremment.

    En cas de doute sur la désignation spéciale de l’auréole, on recourt à la juxtaposition des deux termes entre lesquels on hésite. (Voir à ce sujet les exemples du tableau chromatique F1, C2, E3 et G3.)

    Les mêmes termes servent également à caractériser la forme du réseau de filaments pâles ou blanchâtres que présentent un très grand nombre d’yeux impigmentés. (Voir sous ce rapport les colonnes B et C du tableau chromatique.)

  2. Le mot intermédiaire, représenté par l’initiale i, remplace toujours dans les descriptions chromatiques de l’iris l’expression bleu violacé, laquelle n’aurait pu être écrite qu’en toutes lettres, la lettre v étant réservée à l’abréviation de verdâtre (ainsi qu’il sera indiqué page 49). Avoir soin pour les signalements destinés au public, de traduire le mot intermédiaire qui n’est compréhensible que pour les initiés, par l’expression complète de bleu violacé.